Commission d’enquête sur les effets psychologiques de TikTok sur les mineurs

La commission d’enquête sur « les effets psychologiques de TikTok sur les mineurs » a présenté son rapport à l’Assemblée Nationale ce jeudi 11 septembre 2025. Un rapport de 273 pages ; 178 personnes auditionnées dont les dirigeants du réseau social chinois ; une consultation citoyenne ayant reçu 31 000 réponses, dont 19 000 provenaient de lycéens et de mineurs. Les conclusions – qui ont été adoptées à l’unanimité des membres – sont absolument alarmantes pour nos jeunes !

La rapporteuse, Laure Miller, dénonce « le pire des réseaux sociaux à l’assaut de notre jeunesse » et « des contenus majoritairement néfastes » – suicide, automutilation, désinformation médicale, violences… -, qui « pour la plupart mettent en danger les utilisateurs« . Combiné à une absence de modération inquiétante.

Quelques passages du rapport :

« Le système économique des plateformes trouve un intérêt financier à mettre en danger les mineurs par un design algorithmique dangereux et une absence de modération, tout en s’en défendant. »

« TikTok n’est pas une plateforme neutre. C’est une machine algorithmique conçue pour capter l’attention, l’enfermer dans un circuit fermé de contenus similaires, et l’exploiter. »

« La plateforme favorise, par les mécanismes de viralisation des contenus problématiques, la diffusion d’idéologies politiques négatives et contraires aux droits humains. Racisme, antisémitisme, glorification du terrorisme, sexisme… les dérives sont nombreuses. »

« Nous avons auditionné pendant 7 heures et 35 minutes plusieurs dirigeants de la firme qui se sont succédé dans un exercice de langue de bois et de déni.« 

« À l’issue de cette commission d’enquête, le verdict est sans appel : cette plateforme expose en toute connaissance de cause nos enfants, nos jeunes, à des contenus toxiques, dangereux, addictifs. « 

Le rapport formule 13 recommandations :

Limiter les contenus des fils d’actualité aux abonnements volontaires des enfants, interdire le défilement continu, renforcer le cadre juridique des délits sexistes et du cyberharcèlement, interdire les lives, renforcer le contrôle de la plateforme Tiktok Shop, obliger les plateformes à vérifier l’âge des utilisateurs, contraindre les plateformes à mettre en place de la modération… De nombreuses bonnes idées que l’on entend depuis bien trop longtemps sans jamais avoir été appliquées (voir la commission écran, dont les conclusions ont tout simplement été enterrées par les gouvernements successifs…).

La Chine mène une guerre cognitive contre l’occident

Pour moi, les pays occidentaux font preuve d’une belle naïveté quant à l’intentionnalité des grandes puissances étrangères. La Chine limite l’usage de Douyin (le TikTok local) à une heure par jour pour les enfants Chinois, alors même que la plateforme propose des contenus éducatifs. Partout ailleurs, elle utilise TikTok comme une arme psychologique pour promouvoir son agenda via une ingérence informationnelle.

Le chercheur et auteur David Colon nous rappelle d’ailleurs dans La Guerre de l’Information que TikTok fait partie intégrante de la doctrine des « trois guerres ». Avec son réseau toxique, la Chine vise à affaiblir les grandes puissances occidentales en captant massivement l’attention de leur jeunesse et en la détournant d’activités plus utiles.

Les législateurs Européens seraient bien inspirés de faire preuve d’un peu plus de courage politique pour éviter d’enfoncer nos sociétés déjà affaiblies économiquement dans un déclin cognitif avancé. Après les constats, place à l’action !

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